mercredi 7 août 2013

la capital malienne



L’introuvable capitale du Mali. La question de la capitale dans l’historiographie du royaume médiéval du Mali
The capital that cannot be found: The question of the capital in the historiography of the medieval kingdom of Mali
Hadrien Collet
Résumés
Parmi les nombreuses hypothèses portant sur la capitale du Mali à son apogée (xiiie-début xve siècle), celle de Niani, apparue sous la plume des « historiens coloniaux », a connu la plus belle fortune. Construite par l’histoire coloniale, puis partiellement déconstruite à partir des années 1970, l’hypothèse de Niani, bien que porteuse d’une façon de faire de l’histoire aujourd’hui révolue, continue d’avoir ses partisans. Apparue en 1923, elle traverse l’époque coloniale et celle des indépendances des années 1960 avant de se retrouver confrontée à la méthode critique de l’histoire académique et de l’archéologie. Cette étude propose donc d’appréhender l’historiographie spécifique à Niani, qui reflète les évolutions de l’écriture de l’histoire ancienne du Soudan, et de faire le point sur l’état des recherches actuelles sur la question de la capitale du Mali.
In the writings of “colonialist historians”, the hypothesis of Niani was certainly the main one formulated about the capital of medieval Mali at its height, from the 13th till the middle of the 15th century. This hypothesis, produced by colonial history in 1923 but partially deconstructed since the 1970s, still has strong support despite its outdated approach to writing history. It was advanced during the colonial era and the period of independence (the 1960s), before being subjected to a critique from academic history and archaeology. The historiography of Niani is presented as a reflection of trends in the writing of the history of the ancient Sudan, and current research on Mali’s capital is examined.
Entrées d'index
Mots-clés :
Keywords :
Géographique :
Plan
Notes de l'auteur
Cet article doit beaucoup à la patiente relecture et aux précieux conseils de Camille Lefebvre, Thomas Vernet, Robin Seignobos et Bertrand Hirsch qui ont toute ma gratitude. Tous mes remerciements vont également aux personnes qui m’ont aidé dans ce travail.
Par ailleurs, tous les noms et mots arabes font l’objet d’une translittération selon la norme din-31635, dite « translittération Arabica » tandis que les toponymes et les noms propres les plus connus suivent l’usage commun des écritures francophones. Les noms et les mots arabes figurant dans les citations et les références bibliographiques sont reproduits exactement comme dans le texte d’origine.
Texte intégral
1L’histoire de la capitale médiévale du Mali est une histoire fragmentée. Lorsqu’on aborde pour la première fois l’ensemble des études qui y sont consacrées, on se retrouve confronté à une succession de désaccords et de consensus : existence d’une seule capitale sur la longue durée, de deux s’étant succédé, de plusieurs capitales périphériques constituant des centres « décentrés » ou bien d’une capitale itinérante, toutes les idées sont émises. A celles-ci s’ajoutent les divergences autour de l’emplacement physique du ou des sites et de leurs noms.
2Parmi les diverses hypothèses avancées, celle de Niani a connu la plus grande longévité, à tel point qu’elle apparaît encore aujourd’hui comme la capitale médiévale du Mali dans de nombreuses publications. Le nom de Niani, employé seul ou avec son épithète « Sankarani », désigne généralement les ruines situées le long du Sankarani, affluent du fleuve Niger, et proches du village de Niani en Guinée, près de la frontière guinéo-malienne.
1  S. Dulucq utilise cette expression en l’appliquant aux administrateurs coloniaux, liés au monde ac (...)
3L’hypothèse faisant de Niani la capitale médiévale du Mali a été élaborée à partir des années 1920 sous la plume des « historiens coloniaux1 », au point de devenir une véritable doxa à l’époque, puis a été consacrée par une série de fouilles en 1965, 1968 et 1973, conduites par l’équipe polono-guinéenne dirigée par Władisław Filipowiak. Ces trois campagnes n’ont pas réussi à prouver que le site de Niani était bien la capitale médiévale du xive siècle, ce qui n’a pas scellé son sort pour autant.
2 W.D. Cooley, 1966 (1re éd. 1841).
3  J.Vidal, 1923a.
4Les débats autour de la localisation et du nom de la capitale du royaume du Mali durent maintenant depuis 1841, avec la parution de la première grande étude de l’histoire africaine subsaharienne, The Negroland of the Arabs2, publiée par William Cooley. Ceux relatifs à la question de Niani, capitale supposée, ont pris forme en 1923 avec un article de l’administrateur colonial Jules Vidal3.
4  Cette nécessité est sûrement encore plus grande à cause de l'épineux problème de la décolonisation (...)
5  Pour une réflexion d’ensemble sur cette question, voir D. Pestre, 1995.
6  T.Monod, avril 1959, p.34.
5Cela nous amène à un autre problème, soulevé pour toute question relative à l’histoire médiévale du Sahel, celui d’être confronté à une littérature extrêmement disparate. En effet, qu’on se trouve devant l’étagère d’une bibliothèque ou devant une bibliographie, il faut composer avec un corpus dont les éléments obéissent à des logiques et des histoires différentes. Or il n’est plus possible aujourd’hui d’étudier l’histoire ancienne du Soudan sans procéder à un minutieux travail de déconstruction de l’œuvre et de la pensée de chaque auteur, tant leur manière d’écrire l’histoire est un reflet de l’historiographie de leur temps4. En somme, il s’agit d’appliquer aux historiens du passé la même méthode que l’on applique aux sources5. En 1959, dans sa préface au numéro spécial de Notes africaines consacré à l’empire du Mali, Théodore Monod, directeur de l’Institut français (puis fondamental) d’Afrique noire (ifan) de Dakar, écrivait : « L’histoire ne se fabrique pas. C’est une réalité objective à découvrir, à explorer, à décrire. Avec son vrai visage, et non celui que, consciemment ou non, parfois nous lui souhaiterions6. » En réalité, les matériaux qui nous permettent d’écrire l’histoire, qu’ils soient écrits, oraux ou gravés dans la pierre, ne sont jamais objectifs. Ils sont eux aussi biaisés par la pensée et les pratiques de leur époque et de leurs auteurs. La « réalité objective » dont parle Monod est une chimère dans la mesure où tel auteur arabe aura écrit en fonction de sa formation littéraire et de ses représentations, et telle tradition orale aura été façonnée par un contexte politico-culturel précis. Il n’y a donc pas à découvrir une vérité cachée mais à comprendre une pluralité de discours subjectifs sur un même objet. L’histoire du Soudan médiéval ne peut plus s’écrire aujourd’hui sans ce double examen des sources et des procédés narratifs construits à partir de celles-ci par une historiographie traversée, ici peut-être plus qu’ailleurs, par un ensemble d’idéologies.
6L’historiographie spécifique à Niani, qui puise ses racines dans l’histoire coloniale, reflète les évolutions épistémologiques, méthodologiques, et les changements dans les courants historiques qui s’opèrent des années 1920 à aujourd’hui. L’accent sera mis sur les évolutions de cette période, sur la préférence donnée à certains types de sources à certains moments, les manuscrits arabes pour la science coloniale et les traditions orales dans les années 1960 par exemple, et les raisons de ces choix, jamais innocents et toujours liés à un contexte politique ou idéologique.
7  P.F. de Moraes Farias, 2003.
7Au début des années 2000, deux études majeures sont venues renouveler en profondeur l’approche critique à adopter vis-à-vis de l’histoire du Soudan médiéval. La première, celle de P.F. de Moraes Farias sur l’épigraphie médiévale et les chroniques soudanaises, a entraîné une remise en cause de l’utilisation des différentes sources disponibles pour penser l’histoire de la région. En insistant sur le fait que chaque catégorie de sources obéit à ses logiques propres, il a montré que, si elles peuvent être concurrentes voire contradictoires, elles racontent des histoires qui leur sont spécifiques, et qu’il convient de les étudier de façon critique plutôt que d’accorder la primauté à l’une sur l’autre. La dimension heuristique de cette approche est importante car elle rend possible une compréhension plus juste des conditions et des raisons de production de tel ou tel récit historique local7.
8  P. Masonen, 2000.
8La seconde, celle de Pekka Masonen, s’intéresse à l’historiographie européenne consacrée à l’Afrique médiévale, au Ghana et au Mali en particulier, et procède à un patient travail de restitution du processus de découverte littéraire de l’histoire du Soudan par les Européens et de déconstruction de certains mythes historiques et historiographiques, éclairant davantage les mécanismes mis en œuvre dans l’écriture de cette histoire, tant au niveau local qu’au niveau européen8. Sa méthode est novatrice car il traite la littérature historiographique comme les sources primaires dont se sert n’importe quel historien pour ses recherches.
9Ainsi nous tâcherons ici de combiner ces deux démarches ; accompagner un travail approfondi sur les productions historiques coloniales et postcoloniales d’un travail critique sur les sources, toujours en précisant la source utilisée par un auteur ainsi que ses raisons.
9  Voir par exemple le travail de S. Nixon à Es-Sūq (S. Nixon, 2010 ; S. Nixon et al., 2011), qui a p (...)
10Enfin, l’archéologie historique a apporté un nombre important de nouveaux éléments sur l’organisation de l’espace sahélien et sahélo-soudanien à différentes échelles9. Plutôt que de considérer les traditions orales dans leur dimension narrative, elle s’en sert davantage pour leur capacité à révéler l’emplacement de sites archéologiques à travers la place que ces derniers occupent dans les mémoires collectives locales. Le travail de K. MacDonald dans la région de Ségou, par exemple, est venu relancer un questionnement déjà ancien sur la possibilité d’un territoire malien multipolaire.
11La présente étude propose donc de parcourir à nouveau l’importante production historique et archéologique relative à Niani et aux autres capitales supposées, en mettant l’accent, en premier lieu, sur le travail produit en contexte colonial et sa préférence pour les sources arabes au travers par exemple de la question du nom de la capitale. Dans un second temps, nous étudierons les nombreux aspects de la postérité de Niani en essayant de comprendre pourquoi les conclusions des fouilles polono-guinéennes, qui n’ont pas réussi à démontrer le caractère médiéval du site, n’ont pas forcément poussé certains historiens à se désintéresser du site. Cela nous amènera à nous intéresser aux nouvelles formes que prennent les interrogations relatives à la capitale médiévale du Mali à partir des indépendances, tant dans les discours nationaux maliens et guinéens que dans les cercles académiques.
10  Maurice Delafosse (1870-1926) est un administrateur colonial, linguiste, enseignant et essayiste. (...)
11  J.-L. Triaud, 1998, p. 215-216.
12  J.-L. Triaud, 1998, p. 217.
12Il convient tout d’abord de mettre au jour et d’analyser la documentation utilisée pour écrire l’histoire du Mali, et de sa capitale notamment, à l’époque coloniale. Cette présentation est nécessaire dans la mesure où les « historiens coloniaux » accordaient une place prééminente à la littérature arabe écrite. L’œuvre de Maurice Delafosse, fondatrice pour les études françaises de l’histoire du Soudan, éclaire de façon décisive les méthodes et les pratiques employées au tournant des années 1920 pour l’écriture de l’histoire des royaumes sahéliens anciens10. J.-L. Triaud a recomposé, par une restitution fidèle des trajectoires personnelle et professionnelle de cet administrateur colonial, le parcours qui a conduit celui-ci à devenir le grand spécialiste de l’histoire soudanaise de son temps. Nous focaliserons ici notre attention sur la nature des sources qu’il utilisait, qui relève tant d’une histoire positiviste que de spécificités liées aux originalités de son terrain. Professeur d’arabe dialectal à l’Institut des langues orientales, c’est avec les versions traduites en français des sources arabes qu’il travaille principalement, les complétant avec les monographies réalisées par les administrateurs sur le terrain11. Bien qu’il ne fût pas historien de métier, il écrivait l’histoire selon le modèle dominant de son époque, le positivisme de l’école historique « méthodique », ce qui lui faisait préférer les textes écrits à tout autre support. Cependant, associer son travail à du « positivisme pur » serait réducteur sinon erroné. En décalage avec cette historiographie française, il réserve ainsi une place aux traditions orales. Elles viennent compléter les lacunes et les silences des manuscrits arabes, constituant un corpus de sources auxiliaires qui se tient à disposition quand cela est jugé nécessaire12. Ainsi, comme nous le verrons, même dans une situation où les traditions orales sont à l’origine d’une découverte, un site en ruine par exemple, les « historiens coloniaux » n’auront de cesse de revenir aux sources arabes et de les réinterpréter en fonction de leur hypothèse du moment. C’est précisément le cas de Niani. Découverte dans un premier temps par Jules Vidal par l’intermédiaire des récits oraux, elle va ensuite générer un important mouvement de relecture des documents arabes.
13Mais avant d’y venir, arrêtons-nous un moment sur ces sources arabes en question et en particulier sur le personnage d’Ibn Baṭṭūa, figure centrale des études sur le Mali médiéval.
13  P. Masonen, 2000, p. 306-318.
14  Comme l’épigraphie dans la région Gao par exemple, voir P.F. de Moraes Farias, 2003, p. lv. (...)
15  Timothy Insoll parle d’« abus d’usage » (T. Insoll, 1994).
14Pekka Masonen a restitué la chronologie des découvertes des sources arabes traitant de l’histoire du Sahel ancien. Ces manuscrits arabes, les chroniques de Tombouctou notamment, découverts en partie au fur et à mesure que les puissances européennes mettaient en place les bases d’une occupation durable en Afrique de l’Ouest, furent immédiatement l’objet d’une grande fascination et furent rapidement traduits en plusieurs langues13. Si bien qu’ils devinrent pour longtemps les sources privilégiées de l’écriture de l’histoire de royaumes prestigieux comme ceux du Ghana, du Mali et du Songhay, au détriment d’autres supports, comme l’épigraphie, tout aussi fondamentaux pour éclairer le passé de certaines régions14. Cette utilisation à outrance15 s’explique aussi par le fait que les informations disponibles sur l’histoire du Mali, en dehors de quelques traditions orales, étaient assez rares. En outre, elle se comprend également par les grands noms arabes qui ont parlé du Mali, tels al-ʿUmarī (1301-1349), Ibn Baṭṭūa (1304-1368) et Ibn aldūn (1332-1406). Eu égard à la caution intellectuelle apportée par des auteurs occupant une place prestigieuse dans la littérature arabe, les historiens coloniaux leur accordèrent la plus grande confiance et n’entreprirent pas une critique poussée de leurs œuvres, ce qui eut pour effet une exploitation littérale, voire purement factuelle, des renseignements relatifs au Mali.
15Le personnage le plus sollicité par l’historiographie coloniale fut sans conteste Ibn Baṭṭūa. En effet ce dernier, dans sa relation de voyage, ou Rila, raconte le périple qu’il aurait entrepris en direction de la capitale du Mali, dans laquelle il aurait séjourné de février 1352 à décembre 1353. C’est précisément sur cet itinéraire, aller et retour, que se sont cristallisées la plupart des études essayant de retrouver l’emplacement de la capitale :
16  J. Cuoq, 1975, p. 296-301.
Lorsque je fus décidé pour le voyage vers Mâllî, qui est à 24 jours de marche pour qui se dépêche, j’engageai un guide des Massûfa. [...] Après dix jours de marche depuis Iwâlâtan, nous arrivâmes au bourg de Zâgharî. C’est un gros bourg, habité par des Sûdân appelés Wandjarâta. Habite avec eux un groupe de Blancs, qui suivent le rite Ibâdiyya des Khawâridj. Les sunnites malikites blancs sont appelés chez eux Turî. De ce bourg on exporte du mil vers Iwâlâtan. Nous marchâmes ensuite depuis Zâgharî et arrivâmes au grand fleuve, c’est-à-dire le Nîl, sur lequel se trouve la ville de Kârsakhû. Le Nîl descend de là sur Kâbara, puis vers Zâgha. [...] Le Nîl descend ensuite vers Tunbuktû, puis vers Kawkaw. [...] Nous marchâmes ensuite depuis Kârsakhû et nous arrivâmes au fleuve Sansara qui est à environ dix milles de Mâllî. Les Sûdân ont coutume d’interdire aux gens d’y pénétrer sans autorisation. J’avais écrit auparavant à la communauté des Blancs [...] pour qu’ils louent pour moi une maison. Quand j’arrivais près du fleuve mentionné, je le traversai par le bac et personne ne me le défendit. J’arrivai ainsi à la ville de Mâllî, capitale du roi des Sûdân16.
16Le Iwālātan d’Ibn Baṭṭūa correspond à la localité de Walata, dernière ville connue empruntée par le géographe. C’est donc autour des villes perdues de Zāġarī, Kārsaū et du fleuve anara qu’ont achoppé toutes les tentatives d’identification jusqu’à aujourd’hui. La capitale du Mali ne fut pas la dernière destination soudanaise du voyageur marocain. Nous possédons aussi une description du chemin de retour emprunté au départ de la ville (que nous arrêtons volontairement à la première ville aujourd’hui indentifiable) :
17  J. Cuoq, 1975, p. 312-315.
J’en partis le 22 muarram 754 [28 février 1353]. […] Nous gagnâmes la route de Mîma. […] Nous arrivâmes à un grand canal qui sort du Nîl. On ne peut le passer qu’avec des embarcations. Ce lieu est infesté de moustiques. On n’y passe que de nuit. Nous arrivâmes à ce canal dans le premier tiers de la nuit, qui était éclairée par la lune. […] Notre halte, près de ce canal, eut lieu dans un gros bourg qui avait pour chef un Sudân, un pèlerin (de la Mekke), plein de distinction, du nom de farba Magha. […] Nous quittâmes ce bourg près du canal et arrivâmes à la localité de Kuri Mansa. […] Je voyageai ensuite vers la localité de Mîma. Nous fîmes halte près des puits en dehors de la localité. Nous voyageâmes ensuite vers la ville de Timbuktû17.
18  Voir plus bas les différentes études qui ont été réalisées à partir du texte d’Ibn Baṭṭūa. (...)
19  Voir A. Muhammad, 1985 ; P.F. de Moraes Farias, 1985 ; T. Insoll, 1994, 2004 ; J. Hunwick, 2005. (...)
17Il s’agit du seul récit dont nous disposions aujourd’hui, décrivant un voyage entrepris dans l’intérieur du Mali médiéval. Ainsi une étude méticuleuse de celui-ci a longtemps été considérée, de J. Vidal (1923) à J. Hunwick (1973), comme la clé devant permettre de retrouver la capitale18. Toutefois, l’utilisation positiviste de cette documentation, qui caractérise l’histoire coloniale, a commencé à être remise en cause à partir des années 1980 par le biais d’un travail critique portant sur les projets littéraires, la formation intellectuelle et le regard sur l’Afrique noire de ces auteurs arabes19.
20  F.-X. Fauvelle-Aymar, B. Hirsch, 2003.
21  F.-X. Fauvelle-Aymar, B. Hirsch, 2003, p. 105.
22  F.-X. Fauvelle-Aymar, B. Hirsch, 2003, p. 97 et 105.
18En ce qui concerne Ibn Baṭṭūa, ce nouveau champ de réflexion a amené François-Xavier Fauvelle-Aymar et Bertrand Hirsch à remettre en cause l’authenticité d’une partie de son voyage20. Ils soulignent qu’il est frappant de constater, en lisant sa relation, que la structure narrative adoptée par l’auteur est altérée à chaque fois qu’il atteint les frontières du monde connu par la science géographique arabo-musulmane de son époque, dont les représentations reposaient encore largement sur la géographie ptoléméenne. Les auteurs soulignent ces anomalies présentes dans le récit, font état de « jeux de miroirs » et s’étonnent du peu d’informations livrées sur la capitale, pour ce qui a été, d’après les dates données par l’auteur lui-même, son plus long séjour dans un même endroit en dehors de La Mecque et de périodes où il stoppe volontairement ses voyages pour entrer au service de souverains locaux, comme à Delhi par exemple21. Au Mali, il abandonne son questionnaire et sa grille de lecture habituels, et ne décrit quasiment pas la capitale, chose à laquelle il a pourtant habitué son lecteur au sujet de nombreuses grandes villes au cours de son récit22. La rupture dans sa narratologie se situerait à Walata, où le voyageur fait lui-même état de son intention d’annuler son voyage vers la capitale, suite au manque d’égards dont il juge avoir été victime de la part des officiels du Mali avant de se résoudre finalement à s’y rendre. Il est envisageable de penser qu’à partir de ce point il aurait pu se contenter de recueillir des informations auprès de marchands habitués à commercer au Mali. Quoi qu’il en soit, de l’aveu des deux auteurs eux-mêmes, s’il n’est pas possible d’apporter une réponse claire et définitive à la présence réelle ou non d’Ibn Baṭṭūa dans la capitale du Mali, il est permis de douter de certaines parties de ce récit.
23  P. Masonen, 2000, p. 458-461.
19Le choix de Niani comme capitale médiévale du Mali n’avait rien d’évident. Que l’on se situe du point de vue des sources arabes ou des traditions orales, plusieurs villes pouvaient prétendre à ce statut prestigieux. P. Masonen a déjà montré l’évolution des postulats sur la capitale médiévale du Mali. De W. Cooley (1795-1883), qui propose en 1841 une première hypothèse en l’identifiant à Binni, près du village de Samé et de la rivière Joliba, aux années 1920, où le consensus se forme autour de Niani, l’emplacement supposé de la capitale change plusieurs fois23.
24  P. Masonen, 2000, p. 460.
20Cependant, lorsque P. Masonen affirme : On account of the combined work of Delafosse and other French writers, the hypothesis that Niani-on-Sankarani was the imperial capital of ancient Mālī became deeply rooted in the historiography of Western Africa24, il met en avant M. Delafosse, figure de proue de l’histoire coloniale française, au détriment de Jules Vidal, alors que celui-ci est le premier administrateur français à proposer Niani comme capitale.
25  J. Vidal, 1923a, 1923c, 1924.
26  Bulletin officiel du ministère des Colonies, 1900, p. 456.
21Les informations sur la vie de J. Vidal sont difficiles à rassembler. Il apparaît soudainement sur la scène des historiens coloniaux lorsqu’il publie trois articles, deux sur le Mali et un sur le Ghana, dans le numéro du Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’aof de 1923, puis un autre dans celui de 1924 sur la légende de Sunjata Keita, avant de disparaître à nouveau des publications25. Il aurait été nommé à l’« emploi d’administrateur adjoint de 3e classe des colonies » à partir du 7 avril 190026. La deuxième occurrence que nous ayons trouvée, qui intervient plus d’une décennie plus tard à l’occasion de la notice qui est jointe à l’évocation de sa promotion au rang de chevalier de la Légion d’honneur, a le mérite de nous éclairer un peu sur sa formation :
27  M. Ruedel, L.-G. Thebault, Les Annales coloniales, 27 juillet 1912, p. 2.
M. l’administrateur Vidal, après un court passage aux communes mixtes d’Algérie, sert au Soudan depuis près de vingt ans. Il a rendu les plus brillants services, même pendant l’occupation militaire, par ses qualités d’exceptionnelle énergie et d’endurance et par sa connaissance de l’arabe et des dialectes soudanais. Nul mieux que lui ne méritait la haute distinction qui vient de lui être octroyée. Vidal, administrateur de 1re classe des colonies27.
28  Le titre de sa fonction est mis en exergue et accompagne son nom dans chacun de ses articles.
29  Par exemple dans son article sur le Ghana : « Grâce […] aux informations que j'ai pu recueillir da (...)
22Le reste des renseignements est donné par J. Vidal lui-même dans ses articles. En 1923, il est administrateur en chef des colonies28. À l’instar de Delafosse, il semble qu’il ait combiné une vie d’administrateur et une vie de chercheur. Il fait souvent état de son travail de terrain et des informations qu’il tient des populations29. Avant décembre 1922, il réalise une première étude sur la capitale du Mali avant d’effectuer un travail de terrain à Niani en décembre 1922 pendant la saison des hautes herbes, ce qui rend impossible la pratique de fouilles. Dans son second article, daté du 20 février 1923, il fait de Niani-Sankarani la capitale médiévale du Mali. Il est malaisé de connaître précisément l’attitude qu’il adoptait vis-à-vis des populations dont il sollicitait l’aide et même de connaître la manière dont il obtenait cette « aide », mais il exprime clairement par moments un certain mépris :
30  J. Vidal, 1924, p. 317.
Au cours de mes recherches sur l’emplacement de l’antique Malli, alors me trouvant à Kangaba, j’étais entré en relation avec les griots de Kyela, gardien attitrés – si je puis dire – de la tradition des anciens souverains du Mandings, je n’ai pas manqué de leur demander de me conter l’histoire du célèbre fondateur de l’empire30.
23Étant arabisant lui-même, son histoire privilégie largement les sources arabes. Bien qu’il se soit intéressé à la tradition relative à Sunjata Keita, il réfute tout lien entre Niani et celui-ci, donnant par la même occasion implicitement sa préférence pour les auteurs arabes :
31  J. Vidal, 1924, p. 328.
Pour en terminer avec cette trop longue contribution à la remémoration d’un héros qui fut plus un chef de bande et un aventurier qu’un guerrier digne de ce nom, j’ajoute que Soundiata ne parvint, au cours de son existence épique, à fixer sa résidence nulle part, vivant au hasard des expéditions, se souciant fort peu du sort de ses sujets, et que ce ne fut que sous le règne de son petit-fils Kâon Mamadi dont le père Diourounikou avait été détrôné et tué par l’usurpateur Sékouré, captif de la couronne, que l’empire Manding commença à prendre tournure d’un État organisé et que Niani fut choisie définitivement comme résidence des souverains31.
32  J. Cuoq, 1975, p. 344.
24Au-delà des contradictions évidentes que présente la conclusion de sa contribution à la légende de Sunjata Keita, c’est sans doute grâce aux traditions orales liées au héros fondateur mandingue qu’il a entendu parler des ruines de Niani ; il procède ici à une hiérarchisation de la documentation. Les informations qu’il livre sont celles de l’histoire dynastique du Mali contenue dans le Kitāb al-ʽIbar d’Ibn aldūn32, dont il a une connaissance certaine puisqu’il s’en sert pour « corriger » une partie de la tradition orale avec laquelle il est en désaccord. Même s’il n’explique pas pourquoi selon lui Niani fut choisie plus tard comme capitale par les successeurs de Sunjata Keita, il place ici les sources de l’histoire de celle-ci hors de la tradition orale et dans les textes arabes. Ce qui explique son utilisation exclusive de ces derniers dans ses deux articles de 1923 sur le Mali. Voyons maintenant comment Niani s’est imposée à l’issue des débats de la science coloniale.
33  L.-G. Binger, 1892, p. 56-57.
25Lorsque M. Delafosse publie son Haut-Sénégal-Niger en 1912, il valide les thèses de L.-G. Binger qui situait la capitale près de Niamina33.
34  J. Vidal, 1923a, p. 257.
26Avant décembre 1922, Jules Vidal rédige un article sur la question de la capitale. D’emblée il se démarque très clairement des idées de Binger et Delafosse : « La thèse adoptée par Barth et MM. Binger et Delafosse, en ce qui concerne la fixation de l’emplacement de Mali, demeure incertaine, sinon erronée34. » Par cette déclaration, il engage un débat avec Delafosse qui devait durer deux ans, et au terme duquel ce dernier finit par accepter son hypothèse en la complétant, ce qui tendit à effacer la visibilité de Vidal sur la question. Publiées en 1923, les conclusions que Vidal tire de son premier « essai » sur la capitale visent d’abord à établir une concordance entre l’emplacement de Niani et l’itinéraire d’Ibn Baṭṭūa. Toutefois il ne prononce pas encore le nom de Niani :
35  J. Vidal, 1923a, p. 267.
Pour résumer cette controverse un peu longue et formuler mon opinion sur la question qui nous préoccupe, je conclus, texte d’Ibn Battuta en main :
1. Que la capitale de l’Empire mandingue n’a jamais existé dans la région de Nyamina ;
2. Que l’emplacement de cette capitale doit être recherché soit dans la boucle formée par le confluent du Niger et du Sankarani, soit dans la région de Faraba, à l’est de ce dernier fleuve
35
36  « M. Vidal fut le premier Européen, de mémoire d'homme, qui vint à Niani », M. Gaillard, 1923, p.  (...)
37  M. Montrat, juillet 1958.
27Puis, il se rend sur le site de Niani en décembre 1922, à la demande du gouverneur général de l’aof, Martial Merlin. Selon M. Gaillard, il aurait été le premier Européen à faire ce voyage36. Toutefois, dans une notice écrite le 26 mars 1931 et publiée seulement en 1958 par Notes africaines37, Maurice Montrat, administrateur en poste pendant quatre ans à Siguiri, indique qu’il passe à Niani en 1918 et 1922 pour faire une enquête de terrain, sans préciser s’il a vu les ruines ou simplement le village. Quoi qu’il en soit, le compte rendu de Vidal, publié plus tard en 1923, s’appuie sur des entretiens qu’il dit avoir eus avec des membres de la famille royale, d’un côté, et des successeurs des griots de la famille royale du Mali, de l’autre. Sans fournir la somme des informations recueillies ni la manière dont il les a obtenues, il raconte simplement les enseignements qu’il a pu en tirer et fait correspondre les localités perdues de l’itinéraire d’Ibn Baṭṭūa avec des villages contemporains pour le faire arriver à Niani. À l’issue de sa démonstration il propose la synthèse suivante :
38  J. Vidal, 1923c, p. 607.
Des renseignements affirmés de la manière la plus catégorique par tous ces informateurs, il résulte que :
1. Jamais, au grand jamais, les souverains mandingues n’ont résidé autre part que dans le Manding dont la limite septentrionale sur le Niger est Bamako ;
2. Que ces souverains ont eu successivement plusieurs capitales : la première, antérieure à Soundiata, le fondateur de l’empire, se nommait Diériba, à l’emplacement du village actuel Diéribakoro, près de l’embouchure du Milo, sur la rive gauche du Niger et en amont de Siguiri ; la seconde, qui fut la plus célèbre et conserva son rang pendant plusieurs siècles, se nommait Niani, à l’emplacement du village actuel du même nom, situé près du fleuve Sankarani, affluent du Niger, à la limite des colonies du Soudan français et de la Guinée
38.
Carte du vieux Manding
Carte du vieux Manding
Hadrien Collet
39  Il ne précise pas la nature de cette « aide ».
28À partir de ce moment, Niani est l’objet de toutes les attentions de la part des historiens coloniaux. Puisque le travail de J. Vidal, avant tout littéraire et s’apparentant à une objectivation de la relation de voyage d’Ibn Baṭṭūa, a convaincu, un travail de terrain paraît nécessaire. Dès juin 1923, Maurice Gaillard, administrateur-adjoint des colonies, se rend à Niani à la demande du lieutenant-gouverneur de Guinée et commence des fouilles avec l’« aide39 » des habitants du village contemporain. Dans l’article qu’il a tiré de son expérience, il précise que sa démarche est d’abord d’obtenir le maximum d’informations sur les traditions orales relatives aux ruines, ce qui lui permet d’établir une périodisation de l’occupation du site en quatre temps :
40  M. Gaillard, 1923, p. 622-623.
Par Niani 1, la première ville de Niani. Par Niani 2, la ville de Niani Mansa Mamourou, détruite sous Nanamoudou en 1696. Par Niani 3, la ville de N’Fa Kaba, détruite par le chef de Ségou ; Niani sans indice désignera l’actuel village de Niani, reconstruit par Fadyi en 187740.
29Son effort consiste aussi en une analyse topographique des lieux afin de voir s’ils avaient pu être à même d’accueillir en leur sein une ville de la dimension d’une capitale. Concernant les fouilles, il met en avant la présence de fours catalans, d’une industrie du fer développée, et consacre un long appendice aux fragments de poteries retrouvés. D’une manière générale, il est clair que ses objectifs n’étaient pas tant de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de Vidal que de lui donner une certaine épaisseur en approfondissant les connaissances sur Niani. Quoi qu’il en soit, le titre de son article est sans équivoque : « Niani, ancienne capitale de l’Empire mandingue ».
30Vidal et Gaillard ont donc bien été les pionniers des débats autour de Niani. Leur thèse a été rapidement adoptée par Maurice Delafosse, qui s’affronte également avec Vidal sur la question du royaume du Ghana, sans transiger cette fois-ci avec ses convictions41.
31Si la logique de J. Vidal avait surtout été d’orienter vers Niani l’itinéraire contenu dans la Rila, lui permettant ainsi d’affirmer avoir retrouvé la capitale, un problème majeur demeurait. En effet, les sources arabes ne comportent pas explicitement le nom de Niani. Or nous avons déjà évoqué la place prédominante accordée aux géographes et voyageurs arabes par les « historiens coloniaux ». L’histoire médiévale du Sahel ne pouvait donc pas s’écrire en parallèle des données contenues dans les manuscrits.
32Pas de Niani, donc. Comme on peut le voir, les noms utilisés par les auteurs arabes pour désigner la capitale sont assez différents les uns des autres. Si les graphies données par Ibn aldūn et al-ʿUmarī ont une structure « morphologique » qui porte des ressemblances, les points diacritiques montrent qu’ils ont utilisé des racines trilitères bien distinctes pour écrire le nom. Néanmoins il est permis de penser qu’ils parlaient tous les deux de la même ville, bien que le nom soit orthographié différemment.
contre les Soso. Tout en montrant que toutes les versions de l’ascension de Sunjata qu’il a en sa possession font de Dakajalan le centre des opérations militaires pendant la guerre contre les Soso, il étend le rôle martial et administratif de la ville à la période suivante, lors de l’unification et des conquêtes. Il remet aussi en cause dans la version de D.T. Niane le fait que, à la victoire lors de la bataille de Kirina, une assemblée se soit réunie à Kangaba pour désigner Sunjata comme roi du royaume naissant. En effet, une fois encore, Dakajalan concentre les faveurs de la majorité des traditions orales.
89Reste à traiter l’épineux problème de la localisation de Dakajalan. Pour Conrad, les obstacles à sa localisation sont nombreux ; elle est restée dans l’ombre de l’histoire pendant que Niani était portée à la lumière, aucune ville ne s’est développée près de ses ruines, elle n’est pas devenue, à l’inverse de Kangaba, un lieu public de spectacles et, finalement, son emplacement a été perdu par tous les types de sources. Nous en revenons ici à un problème déjà évoqué, celui du secret qui entoure certains sites anciens considérés dorénavant comme sacrés. Youssouf Tata Cissé et Niane se sont heurtés au refus, ou à une ignorance maquillée en refus, des traditionnistes qui invoquent une raison religieuse au fait que ces sites ne doivent jamais être trouvés, ce qui équivaudrait à une profanation. Selon D. Conrad, cette méfiance remonterait aux djihads d’al-Hajj ʿUmar et de Samory Touré du premier xixe siècle, qui mirent à mal les sites relevant des religions dites « traditionnelles », à la présence française ainsi qu’aux chercheurs africains et non africains trop curieux à leur goût.
il l’écrit, il est déjà retrait (...)
102D’autre part, la pérennité de Niani est peut-être aussi liée à la quasi-désertification de la recherche académique sur le Mali médiéval en France133, à partir des années 1970 : en dehors de quelques universitaires anglophones moins imprégnés par la littérature coloniale francophone, la vieille historiographie de Niani a réussi en France à conserver une certaine vigueur134.
103Aujourd’hui, la recherche continue. Qu’elle postule l’existence d’une capitale précoce, centrale ou tardive, d’une seule capitale sur la longue durée, de deux ou bien d’une multitude au même moment ou à travers le temps, la question relative à la capitale du Mali rassemble un flot d’hypothèses dont il est parfois bien difficile de distinguer les différents courants.
104La place prise par les publications anglophones depuis les années 1970, succédant à l’hégémonie francophone de la période coloniale, pouvait faire penser que Niani était définitivement écartée. C’était sans compter sur la résilience de l’historiographie française qui a su redonner récemment au site un second souffle. Pourtant, il serait assez raisonnable, en l’absence de preuves définitivement convaincantes, d’adopter la plus grande précaution et de conserver une certaine prudence vis-à-vis de Niani, qui est loin de constituer la capitale incontestable du Mali au xive siècle.
105La question de la capitale n’étant pas résolue, elle ne pourra connaître d’avancée significative qu’avec un travail de terrain, malheureusement impossible aujourd’hui. Il faut continuer à être patient. Cependant l’archéologie, avec sa technologie et ses techniques sans cesse en évolution, ne peut plus continuer à chercher des sites reflétant idéalement les descriptions des textes arabes. Jusqu’ici, ceux-ci se sont avérés être des auxiliaires précieux autant que des handicaps pour les archéologues. Pris au premier degré, ils conduisent à trop se focaliser sur les marqueurs forts (mosquée, cimetière, palais) et éclipsent le reste. À la lumière des dernières fouilles réalisées en Afrique subsaharienne, il est désormais évident que les villes du Nord-Sahel sont fortement influencées par l’urbanisme du Maghreb. Une fois que l'on est véritablement entré dans le Sahel, l’architecture est davantage soudanaise. Il s’agit d’un autre monde urbain que l’on connaît encore très peu. Après tout, il est probable que la description sommaire de la capitale du Mali faite par Ibn Baṭṭūa, qui avait plutôt tendance à décrire longuement les villes – surtout arabes – qu’il a visitées pendant son voyage, vienne du fait qu’il avait affaire à une structure urbaine originale qu’il ne comprenait pas complètement ou qui n’avait pas de valeur à ses yeux, le conduisant à se contenter de décrire les éléments qui lui étaient familiers. Il conviendrait donc d’éviter d’avoir comme objectif une confirmation systématique des textes arabes, si l’on entreprend des fouilles dans la zone sahélienne ou sahélo-soudanaise. Il reste encore à définir les outils et les concepts qui permettraient de repenser complètement cet espace afin d’avoir une meilleure compréhension des autres ruines médiévales – leur place dans l’espace malien et leur fonctionnement interne – qui sont encore à découvrir.
Bibliographie
Amselle, J.-L., Sibeud, E. (dir.), 1998, Maurice Delafosse. Entre orientalisme et ethnographie : l’itinéraire d’un africaniste (1870-1926), Paris, Maisonneuve et Larose.
Arias, S., Chaudron, E. (dir.), 2010, Histoire-Géographie, 5e programme 2010, Paris, Belin.
Atmore, O., 2003 (1re éd. 1981), Africa Since 1800, Cambridge, Cambridge University Press.
Austen, R. (dir.), 1999, In Search of Sunjata. The Mande Oral Epic as History. Literature and Performance, Indiana, Indiana University Press.
Ba Konaré, A., 1983, Sunjata : le fondateur de l’empire du Mali, Abidjan, Nouvelles Éditions africaines.
Bazin, J., 2004, « L’État avec ou sans cité », Journal des africanistes, n° 74, p. 49-56.
Bernus, E., 2003, Les États de Kong, Paris, Karthala.
Binger, L.-G., 1892, Du Niger au golfe de Guinée, Paris, Hachette.
Boilley, P., Chrétien, J.-P., 2010, Histoire de l’Afrique ancienne, Paris, La Documentation française.
Brizuela-Garcia, E., 2001, « Literacy and the decolonization of Africa’s intellectual history », History in Africa, n° 38, p. 35-46.
Brizuela-Garcia, E., 2006, « The history of africanization and africanization of history », History in Africa, n° 33, p. 85-100.
Cline, E. (dir.), 2007, The Ancient World, Civilizations of Africa, vol. 1, Armonk, Sharpe Reference.
Conrad, D., 1994, « A town called Dakajalan: The Sunjata tradition and the question of ancient Mali’s capital », Journal of African History, vol. 35, n° 3, p. 355-377.
Conrad, D., 2010 (1re éd. 2005), Empires of Medieval West Africa, New York, Chelsea House Publishers.
Cooley, W.D., 1966 (1re éd. 1841), The Negroland of the Arabs, Londres, Frank Casse and Co.
Cooper, B., 2005, « Oral sources and the challenge of African history », in J.E. Phillips (dir.), Writing African History, Rochester, University of Rochester Press, p. 169-190.
Cornevin, M., 1998, Secrets du continent noir révélés par l’archéologie, Paris, Maisonneuve et Larose.
Cornevin, R., 1962, Histoire de l’Afrique, vol. 1, Paris, Payot.
Cuoq, J., 1975, Recueil des sources arabes concernant l’Afrique occidentale du viiie au xvie siècle, Paris, Centre national de la recherche scientifique.
De Graeve, M.-C., 1983, « La prospection, la préservation et les fouilles archéologiques du site historique de Niani », Rapport de l’Unesco, Paris.
Delafosse, M., 1912, Haut-Sénégal-Niger (Soudan français), vol. 2, Paris, Larousse.
Delafosse, M., 1924, « Le Ghana et le Mali et l’emplacement de leurs capitales », Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’Afrique occidentale française, n° 7, p. 479-542.
Devisse, J. (dir.), 1983, Tegdaoust III. Recherches sur Aoudaghost, Paris, Éditions Recherche sur les civilisations.
Devisse, J. (dir.), 1993-1994, Vallées du Niger, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux.
Dulucq, S., 2009, Écrire l’histoire de l’Afrique à l’époque coloniale (xixe-xxe siècles), Paris, Karthala.
Fauvelle-Aymar, F.-X., 2013, « La correspondance entre Raymond Mauny et Wladislaw Filipowiak au sujet de la fouille de Niani (Guinée), capitale supposée de l’empire médiéval du Mali », in F.-X. Fauvelle-Aymar, B. Hirsch (dir.), Les ruses de l’historien. Essais d’Afrique et d’ailleurs en hommage à Jean Boulègue, Paris, Karthala, p. 331-355.
Fauvelle-Aymar, F.-X., Hirsch, B., 2003, « Voyage aux frontières du monde. Topologie, narration et jeux de miroirs dans la Rihla de Ibn Battûta », Afrique & Histoire, n° 1, p. 75-122.
Filipowiak, W., 1966, « L’expédition archéologique polono-guinéenne à Niani (Guinée) », Africana Bulletin, n° 4, p. 116-127.
Filipowiak, W., 1968, « Contribution aux recherches sur la capitale du royaume du Mali à l’époque du haut Moyen Âge (Afrique occidentale) », Archaeologia Polona, n° 10, p. 217-232.
Filipowiak, W., 1969, « L’expédition archéologique polono-guinéenne à Niani en 1968 », Africana Bulletin, n° 11, p. 107-117.
Filipowiak, W., 1979, Études archéologiques sur la capitale médiévale du Mali, Varsovie, Muzeum Narodowe.
Filipowiak, W., 1981, « Le complexe du palais royal du Mali », in Société française d’histoire d’outre-mer, Le sol, la parole et l’écrit. Mélanges offerts à Raymond Mauny, vol. 1, Paris, L’Harmattan, p. 71-87.
Gaillard, M., 1923, « Niani ancienne capitale de l’Empire mandingue », Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’Afrique occidentale française, n° 8, p. 620-636.
GӦrӦg, V., 1981, Littérature orale d’Afrique noire, bibliographie analytique, Paris, Maisonneuve et Larose.
Green, K.L., 1991, « "Mande Kaba", the Capital of Mali: A recent invention? », History in Africa, n° 18, p. 127-135.
Hervé, H., avril 1959, « Niani, ex-capitale de l'Empire manding », Notes africaines, n° 82, p. 50-55.        
Hirsch, B., 2010, « Pour une nouvelle histoire des mondes africains avant le xixe siècle ? », Afriques, débats, méthodes et terrains d’histoire, [En ligne], Éditorial, URL :
Hirsch, B., 2005, « Paulo Fernando de Moraes Farias. Un historien entre trois mondes », entretien avec Paulo Fernando de Moraes Farias, Afrique & Histoire, 4, p. 177-187.
Hunt Davis Jr., R. (dir.), 2005, Encyclopedia of African History and Culture, vol. 2, New York, Facts on file inc.
Hunwick, J., 1973, « The midfourteenth century capital of Mali », Journal of African History, XIV, n° 2, p. 195-208.
Hunwick, J., 2005, « A region of the mind: Medieval Arab views of African geography and ethnography and their legacy », Sudanic Africa, n° 16, p. 103-136.
Ibn aldūn, 1971, Kitāb al-ʽibar, Beyrouth, Dar Al-Kotob Al-Ilmiyahn, vol. 6.
Insoll, T., 1994, « The external creation of Western Sahel’s past: the use and abuse of the Arabic sources », Archaeological Review from Cambridge, n° 13, p. 39-49.
Insoll, T., 2003, The Archaeology of Islam in Sub-Saharan Africa, Cambridge, Cambridge University Press.
Insoll, T., 2004, « A true picture? Colonial and other historical archaeologies », in A.M. Reid, P.L. Lane (dir.), African Historical Archaeologies, New York, Kluwer Academic/Plenum, p. 163-187.
Jansen, J., 2000, « Masking Sunjata: A hermeneutical critique », History in Africa, n° 27, p. 131-141.
Jansen, J., 2001, « The Sunjata epic. The ultimate version », Research in African Literatures, n° 32, p. 14-46.
Jansen, J., 2001, « The intimacy of belonging: Literacy and experience of Sunjata in Mali », History in Africa, n° 38, p. 103-122.
Ka˓ti, M., 1913, Tarikh al-Fettach, ou Chronique du chercheur, traduction de Delafosse, M., Houdas, O., Paris, éditions Leroux.
Konopka, M., 1985, « Comptes rendus. Notes critiques », Archaeologia Polona, n° 24, p. 232-237.
Lefebvre, C., 2011, « La décolonisation d’un lieu commun. L’artificialité des frontières africaines : un legs intellectuel colonial devenu étendard de l’anticolonialisme », Revue d’histoire des sciences humaines, n° 24, p. 77-104.
Levtzion, N., 1971, « A seventeenth-century chronicle by Ibn al-Mukhtar: a critical study of Ta’rikh al-fattash », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, n° 34, p. 571-593.
Levtzion, N., 1973, Ancient Ghana and Mali, Londres, Methuen.
Levtzion, N., Hopkins, J.F.P. (dir.), 1981, Corpus of Early Arabic Sources for West African History, Cambridge, Cambridge University Press.
Ly, M., 1981, « L’empire du Mali aux xve et xvie siècles », in Société française d’histoire d’outre-mer, Le Sol, la parole et l’écrit. Mélanges offerts à Raymond Mauny, Paris, L’Harmattan, p. 595-611.
MacDonald, K.C., Camara, S., 2012, « Segou, slavery, and Sifinso », in J.C. Monroe, A. Ogundiran (dir.), Power and Landscape in Atlantic West Africa, Cambridge, Cambridge University Press, p. 169-190.
MacDonald, K.C., Camara, S., Canós Donnay, S., Gestrich, N., Keita, D., 2011, « Sorotomo: A forgotten Malian capital? », Archaeology International, n° 13/14, p. 52-64.
Malowist, M., 1964, Wielkie panstwa Sudanu Zachodniego w poznym sredniowieczu (Les grands États du Soudan occidental au bas Moyen Âge), Varsovie, Państwowe Wydawn, Naukowe.
Masonen, P., 2000, The Negroland Revisited. Discovery and Invention of the Sudanese Middle Ages, Helsinki, Academia Scientiarum Fennica.
Mauny, R., avril 1959, « Évocation de l’empire du Mali », Notes africaines, n° 82, p. 35-38.
Mauny, R., 1961, Tableau géographique de l’Ouest africain au Moyen Âge d’après les sources écrites, la tradition et l’archéologie, Dakar, Ifan.
Mauny, R., 1980, « Filipowiak, W. Études archéologiques sur la capitale du Mali », Journal des africanistes, n° 50/2, p. 265-266.
McIntosh, R., McIntosh, S.K., 1981, « The inland Niger delta before the empire of Mali: evidence from Jenne-Jeno », Journal of African History, Cambridge, n° 22, p. 1-22.
McIntosh, R., 2005, Ancient Middle Niger: Urbanism and the Self-Organizing Landscape, Cambridge, Cambridge University Press.
Meillassoux, C., 1972, « L’itinéraire d’Ibn Battuta de Walata à Malli », The Journal of African History, n° 13/3, p. 389-395.
Monod, T., avril 1959, « Préface », Notes africaines, n° 82, p. 34.
Monteil, C., 1929, « Les empires du Mali. Études d’histoire et de sociologie soudanaises », Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’Afrique occidentale française, n° 12/3-4, Paris, p. 7-19.
Montrat, M., juillet 1958, « Notice sur l’emplacement de la capitale du Mali », Notes africaines, n° 79, p. 90-93.
Moraes Farias, P.F. de, 1985, « Models of the world and categorial models: The ‘enslavable barbarian’ as a mobile classificatory label », in J.R. Willis, Slave & Slavery in Muslim Africa, Londres, Frank Cass and Company limited.
Moraes Farias, P.F. de, 2003, Arabic Inscription from the Republic of Mali, Epigraphy, Chronicles and Songhay-Tuareg History, Oxford, Oxford University Press.
Mouralis, B., 2004, « Littératures africaines, oral, savoir », Semen, n° 18, [En ligne] URL : Muhammad, A., 1985, « The image of Africans in Arabic literature: Some unpublished manuscripts », in J.R. Willis, Slave & Slavery in Muslim Africa, Londres, Frank Cass and Company limited.
Newbury, D., 2007, « Contradictions at the heart of the canon: Jan Vansina and the debate over oral historiography in Africa, 1960-1985 », History in Africa, n° 34, p. 213-254.
Niane, D.T., Suret-Canale, J., 1965, Histoire de l’Afrique occidentale, Paris, Présence africaine.
Niane, D.T., 1975 (1re éd. 1962), Recherches sur l’empire du Mali au Moyen Âge, Paris, Présence africaine.
Nixon, S., 2010, « Before Timbuktu. The great trading centre of Tadmakka », Current World Archaeology, n° 39, p. 40-51.
Nixon, S., Rehren, T., Filomena Guerra, M., 2011, « New light on the early Islamic West African gold trade: coin moulds from Tadmekka, Mali », Antiquity, n° 85, p. 1353-1368.
Olivier, R., Atmore, A., 2003 (1re éd. 1981), Medieval Africa 1250-1800, Cambridge, Cambridge University Press.
Person, Y., 1981, « Nyaani Mansa Mamadu et la fin de l’empire du Mali », in Société française d’histoire d’outre-mer, Le Sol, la parole et l’écrit,Mélanges offerts à Raymond Mauny, Paris, L’Harmattan, p. 613-654.
Pestre, D., 1995, « Pour une histoire sociale et culturelle des sciences. Nouvelles définitions, nouveaux objets, nouvelles pratiques », Annales. Histoire, sciences sociales, 50e année, n° 3, p. 487-522.
Phillipson, D.W., 2005 (1re éd. 1985), African Archaeology, Cambridge, Cambridge University Press.
Rey, P.P., 1998, « Les gens de l’or et leur idéologie, l’itinéraire d’Ibn Battuta en Afrique occidentale au xive siècle », in B. Schlemmer (dir.), Terrains et engagements de Claude Meillassoux, Paris, Karthala, p. 121-155.
Robert, S., Robert, D., Devisse, J., 1970, Tegdaoust I : Recherches sur Aoudaghost, Paris, Arts et métiers graphiques.
Sibeud, E., 2004, « Les sciences coloniales à l’épreuve de la situation coloniale », Revue d’histoire des sciences humaines, n° 10, p. 3-7.
Sibeud, E., 2011, « Des sciences coloniales au questionnement postcolonial : La décolonisation invisible ? », Revue d’histoire des sciences humaines, n° 24, p. 3-7.
Sidibé, M., 1928, « Premières notes sur la littérature orale, les croyances et coutumes indigènes », Bulletin d’enseignement de l’aof, n° 17, p. 60-78.
Sidibé, M., 29 avril 1963, « Coup d’œil d’ensemble sur l’ancien empire du Mali », L’Essor, p. 6.
Sidibé, M., 6 mai 1963, « Comment je me suis formé pour l’histoire du Mali », L’Essor, p. 4.
Sidibé, M., 13 mai 1963, « Vie légendaire et historique de Soundiata Keita, empereur de 1230 à 1255 », L’Essor, p. 3.
Sidibé, M., 10 juin 1963, « Période qui a précédé la décadence du Mali (de 1660-1670) », L’Essor, p. 2.
Triaud, J.-L., 1998, « Haut-Sénégal-Niger, un modèle "positiviste" ? De la coutume à l’histoire : Maurice Delafosse et l’invention de l’histoire africaine », in J.-L. Amselle, E. Sibeud (dir.), Maurice Delafosse. Entre orientalisme et ethnographie : itinéraire d’un africanisme, Paris, Maisonneuve et Larose, p. 210-232.
Triaud, J.-L., 1999, « Le nom de Ghana. Mémoire en exil, mémoire importée, mémoire appropriée », in J.-P. Chrétien, J.-L.Triaud (dir.), Histoire d’Afrique, les enjeux de mémoire, Paris, Karthala.
Vansina, J., De la tradition orale essai de méthode historique, Tervuren, Musée royal de l'Afrique Centrale, Annales, série in-8°, Sciences humaines, n°36.
Vidal, J., 1923a, « Au sujet de l’emplacement de Mali (ou Melli), capitale de l’ancien empire mandingue », Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’aof, avril-juin, n° 2, p. 251-268.
Vidal, J., 1923b, « Le mystère de Ghana », Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’aof, juillet-septembre, n° 3, p. 512-524.
Vidal, J., 1923c, « Un problème historique africain. Le véritable emplacement du Mali », Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’aof, octobre-décembre, n° 4, p. 606-619.
Vidal, J., 1924, « La légende officielle de Soundiata », Bulletin du Comité d’études historiques et scientifiques de l’aof, n° 7, p. 317-328.
Notes
1  S. Dulucq utilise cette expression en l’appliquant aux administrateurs coloniaux, liés au monde académique ou simples passionnés, qui ont fait œuvre d’historiens. Voir S.Dulucq, 2009, p.228.
2 W.D. Cooley, 1966 (1re éd. 1841).
3  J.Vidal, 1923a.
4  Cette nécessité est sûrement encore plus grande à cause de l'épineux problème de la décolonisation de l'histoire africaine et les débats qu'elle a suscités. Pour approfondir la question, voir E.Sibeud, 2004 et 2011 ; C.Lefebvre, 2011.
5  Pour une réflexion d’ensemble sur cette question, voir D. Pestre, 1995.
6  T.Monod, avril 1959, p.34.
7  P.F. de Moraes Farias, 2003.
8  P. Masonen, 2000.
9  Voir par exemple le travail de S. Nixon à Es-Sūq (S. Nixon, 2010 ; S. Nixon et al., 2011), qui a prouvé que des flans d’or était frappés au sud du Sahara à la période médiévale, ce qui a des conséquences sur la façon de penser le rôle de cette ville aux niveaux local, régional et international, ses interactions avec les royaumes soudanais ou encore les raisons qui pousseraient à la conquérir.
10  Maurice Delafosse (1870-1926) est un administrateur colonial, linguiste, enseignant et essayiste. Il consacre quasiment toute son œuvre à l'Afrique, son histoire et ses langues. À partir de 1909, il enseigne à l'École des langues orientales et à l'École coloniale, puis il est nommé, pendant la Première Guerre mondiale, responsable des affaires civiles du gouvernement de l'AOF. Il résida uniquement à Paris après la guerre et est demeuré longtemps comme le grand spécialiste des sociétés de l'Afrique subsaharienne, notamment grâce à des ouvrages monumentaux (Haut-Sénégal-Niger, 1912).
11  J.-L. Triaud, 1998, p. 215-216.
12  J.-L. Triaud, 1998, p. 217.
13  P. Masonen, 2000, p. 306-318.
14  Comme l’épigraphie dans la région Gao par exemple, voir P.F. de Moraes Farias, 2003, p. lv.
15  Timothy Insoll parle d’« abus d’usage » (T. Insoll, 1994).
16  J. Cuoq, 1975, p. 296-301.
17  J. Cuoq, 1975, p. 312-315.
18  Voir plus bas les différentes études qui ont été réalisées à partir du texte d’Ibn Baṭṭūa.
19  Voir A. Muhammad, 1985 ; P.F. de Moraes Farias, 1985 ; T. Insoll, 1994, 2004 ; J. Hunwick, 2005.
20  F.-X. Fauvelle-Aymar, B. Hirsch, 2003.
21  F.-X. Fauvelle-Aymar, B. Hirsch, 2003, p. 105.
22  F.-X. Fauvelle-Aymar, B. Hirsch, 2003, p. 97 et 105.
23  P. Masonen, 2000, p. 458-461.
24  P. Masonen, 2000, p. 460.
25  J. Vidal, 1923a, 1923c, 1924.
26  Bulletin officiel du ministère des Colonies, 1900, p. 456.
27  M. Ruedel, L.-G. Thebault, Les Annales coloniales, 27 juillet 1912, p. 2.
28  Le titre de sa fonction est mis en exergue et accompagne son nom dans chacun de ses articles.
29  Par exemple dans son article sur le Ghana : « Grâce […] aux informations que j'ai pu recueillir dans les milieux indigènes aux cours de ma longue carrière au Soudan », J. Vidal, 1923b, p. 513.
30  J. Vidal, 1924, p. 317.
31  J. Vidal, 1924, p. 328.
32  J. Cuoq, 1975, p. 344.
33  L.-G. Binger, 1892, p. 56-57.
34  J. Vidal, 1923a, p. 257.
35  J. Vidal, 1923a, p. 267.
36  « M. Vidal fut le premier Européen, de mémoire d'homme, qui vint à Niani », M. Gaillard, 1923, p. 621.
37  M. Montrat, juillet 1958.
38  J. Vidal, 1923c, p. 607.
39  Il ne précise pas la nature de cette « aide ».
40  M. Gaillard, 1923, p. 622-623.
41  J.-L. Triaud, 1998, p. 226.
42  Fonds arabe de la BnF, manuscrit 5867, Masalīk al-abār fī mamālik al-amār.
43  Fonds arabe de la BnF, manuscrit 2287, Tufat al-nuẓẓār fī gharā’ib al amar wa ‘adjā’ib al-asfār.
44  Ibn aldun, Kitab al ʿibar, 1971, vol. 6, p. 217.
45 On pourrait effectuer la même opération avec un ʾalif maqūra à la fin ce qui donnerait la même chose mais avec un a en voyelle longue finale, en mettant une amma, voyelle brève qui correspond au u, sur les consonnes ou encore en mettant une fata voyelle brève a sur le yā' final, ce qui donnerait le son ya, exemple : banaya. La vocalisation pour une racine de trois lettres est donc très riche.
46  Il est généralement admis aujourd’hui que Mamūd Kaʿti n’est pas l’unique auteur du Ta’rī al-fattāš. Il est plus que probable qu’il le commença et qu’il fut achevé par des membres de sa famille, par l’un de ses petits-fils notamment. Pour plus de détails, voir N. Levtzion, 1971.
47  Une erreur s’est glissée dans la traduction française  de Houdas et Delafosse. Dans la note p. 66, on peut lire que le nom de la capitale est Yanʿ (يَنْع) et non Yaniʿ. Or, si on se réfère au texte arabe, le nom donné par les manuscrits est bien Yaniʿ, comme indiqué dans le tableau.
48  J.-L. Triaud, 1998, p. 226.
49  Pour en savoir plus sur le rôle de Maurice Delafosse dans la construction d’une histoire africaine par les Européens et notamment sur son rôle de médiateur de cette histoire en France, voir J.-L. Triaud, 1998, p. 210-232.
50  M. Delafosse, 1924, p. 479.
51  M. Delafosse, 1924, p. 514.
52  M. Delafosse, 1924, p. 514.
53  Il n’avait pas connaissance du texte d’al-ʿUmarī.
54  M. Delafosse, 1924, p. 519-520. Les guillemets sont reproduits comme dans le texte original dans la mesure où, par la densité dans l’emboîtement des idées, ils reflètent certainement dans ce passage l’état d’effervescence intellectuelle de l’auteur sur cette question. En outre, le nom d’Ebn Ouaçoul est accompagné d’une note dans le texte original dans laquelle il est dit qu’il était un informateur d’Ibn aldūn.
55  Ça n’est que récemment que les toponymes écrits en arabe ont commencé à être donnés en translittération ou simplement sous une forme consonantique en l’absence de vocalisation. Comparer par exemple les deux recueils de sources arabes de J. Cuoq, 1975 ; N. Levtzion, J.F.P. Hopkins, 1981.
56  C. Monteil, 1929.
57  M. Montrat, 1958, p. 91.
58  M. Montrat, 1958, p. 92.
59  Notes africaines publie en 1959 un autre court article retrouvé dans la documentation de l’ifan, celui d’un certain instituteur, H. Hervé, daté du 25 juin 1938 et intitulé « Niani, ex-capitale de l’empire manding ». À l’instar de M. Montrat, il a également entrepris un voyage à Niani pour « y recueillir la tradition locale et rechercher les traces de l’ancienne capitale » (H. Hervé, avril 1959, p. 51). Hormis le fait que d’après son titre il souscrivait entièrement à l’hypothèse de Niani comme capitale et qu’il a sans doute participé d’un mouvement dans les années 1930 (même s’il est difficile de généraliser à partir de deux exemples) qui a voulu voir « Niani de près », son article n’apporte pas grand-chose de nouveau.
60  Cette idée entre en résonance avec la citation de Théodore Monod qui figure en introduction.
61  E. Sibeud, 2011, p. 3-4.
62  E. Brizuela-Garcia, 2006, p. 87.
63  J. Vansina, 1961.
64  David Newbury a reconstitué le long débat ouvert par Vansina en 1961 et les nombreuses critiques qu’il a dû affronter. Son analyse, qui serait trop longue à développer ici, porte sur l’historiographie de l’oralité de 1960 à 1985 et est un bon éclairage, centré sur le personnage de Vansina, des débats et des évolutions dans les théories et les pratiques de l’oralité. Voir D. Newbury, 2007, p. 213-254.
65  Voir la vidéo de l’ina de l’émission « Cinq colonnes à la une » : le 10/01/2013).
66  Pour avoir un aperçu d’ensemble de la chronologie de la fédération du Mali, voir l’article de RFI  (consulté le 10/01/2013). Se reporter également à l’émission de La Fabrique de l’Histoire diffusée sur la radio France Culture le 06/02/2013 :
67  Cette idée a déjà été développée par David Conrad avec d’autres exemples (D. Conrad, 1994).
68  Unique quotidien pendant les années 1960. Le quotidien en langue bambara Kibaru paraît pour la première fois en 1972.
69  Voir article de Bakary Coulibaly : « L’Essor, témoin de l’histoire », (consulté le 19/11/2012). Pour illustrer l’utilisation de l’histoire du Mali dans un but résolument nationaliste : « Le Mali, notre patrie, a été, sans conteste, le plus puissant et le plus vaste des empires de l’Ouest africain, du Moyen Âge au xixe siècle ». Ou encore : « Je me propose de représenter l’histoire du Mali sous une forme très simple, par suite, accessible à tous les lecteurs, car, pour bien aimer sa patrie, du fond de votre cœur, il faut en connaître l’histoire, le passé glorieux », M. Sidibé, 29 avril 1963, p. 6. Un autre exemple, qui figure dans cette introduction inaugurale à sa collaboration avec L’Essor, illustre ce nationalisme dont nous parlons : « Rencontrer des difficultés, des obstacles, c’est, pour un homme ou une nation nouvellement née, tremper les caractères, les âmes qui font des familles unies, fortes et prospères, des hommes capables de bien tenir le gouvernail des nations décidées à réussir. Le Mali est semblable à une hydre à plusieurs têtes que l’adversaire ne peut abattre d’un seul coup, car si un Malien (ou une Malienne) tombe, dix le remplacent », M. Sidibé, 29 avril 1963, p. 6.
70  V. GӦrӦg, 1981, p. 287-288.
71  À ce propos, voir l’étude de Bernard Mouralis qui aborde spécifiquement la question (B. Mouralis, 2004).
72  M. Sidibé, 6 mai 1963, p. 4.
73  Un exemple de cette construction d’une identité nationale malienne qui se fait par l’histoire se trouve dans un de ses articles écrits pour L’Essor : « L’armée malienne avait cent mille hommes dont dix mille cavaliers tous armés de flèches empoisonnées, d’arcs, de hachettes, de coutelas, de sabres, etc. Elle assurait la défense du territoire national », 10 juin 1963, p. 2. L’expression « territoire national » pour le royaume du Mali est ici clairement anachronique.
74  Par exemple : « Cette civilisation [celle du Mali] négro-africaine, par ses institutions, politiques, sociales, religieuses et judiciaires, était nettement supérieure à celle des États européens qui se disent civilisés aujourd’hui, alors que la colonisation européenne les avait gratifiés de sauvages et de sanguinaires. Cependant, au Moyen Âge, pendant que l’administration malienne avait instauré la paix et la sécurité, il y avait des guerres continuelles en Europe médiévale », M. Sidibé, 10 juin 1963, p. 2.
75  M. Sidibé, 29 avril 1963, p. 2.
76  M. Sidibé, 13 mai 1963, p. 3.
77  Cette conception est relativement bien acceptée à cette période. Toujours dans sa préface pour le numéro spécial consacré à l’empire du Mali par Notes africaines, en 1959, T. Monod déclare : « 1670-1959 : 289 ans. Le Mali, réduit en 1670 par la conquête bambara à la dimension d’une province, renaît de ses cendres. Il nous a paru qu’il valait la peine de réunir en un même fascicule un certain nombre de documents destinés à renseigner nos lecteurs sur le premier Mali. Les Africains veulent connaître leur histoire » (T. Monod, avril 1959, p. 34). À noter que Monod parle ici de la fédération du Mali et pas encore de la république du Mali, mais l’idée demeura la même.
78  « En Afrique noire, il faut faire la distinction entre la tradition populaire, véhicule des légendes historiques, et ce que nous appellerons la "tradition-archives" : celle-ci, pour l’Ouest africain, est détenue par ceux que l’on appelle communément "griots". Autrefois dans les cours royales, le griot a joué le rôle du chancelier, l’homme qui possède tous les documents sur les coutumes et les traditions des rois et qui les dit au roi de vive voix. Le griot a été le lien vivant des souverains de l’Ouest africain », D.T. Niane, 1975, p. 7-8.
79  Cette seconde édition n’a pas, semble-t-il, été remaniée puisque D.T. Niane n’y parle pas du tout de sa présence à Niani et exprime même ses regrets de pas avoir pu se rendre sur le site alors qu’avant 1975 il s’y est rendu plusieurs fois. D.T. Niane, 1975, p. 78.
80  1324 correspond au pèlerinage de Mansā Mūsā à La Mecque et 1353 à la présence du voyageur marocain au Mali. Elles figurent parmi les seules dates fiables dont nous disposions.
81  D.T. Niane, 1975, p. 77-79.
82  Ses cahiers scientifiques de terrain témoignent dans leur ensemble de liens étroits avec l’administration coloniale et notamment certains officiers de l’armée française qui mettent à sa disposition véhicules et équipement. Pour en savoir plus sur les conditions de la recherche en Afrique de l’Ouest à cette période, nous conseillons ici la lecture passionnante des Cahiers de terrain de Raymond Mauny, dont la publication est assurée par Fabrice Melka, disponible en ligne :
. Consulté le 9/01/2013.
84  Fonds Raymond Mauny, Bibliothèque de recherches africaines, CEMAf (Centre d’études des mondes africains).
85  R. Mauny, avril 1959, p. 36.
86  R. Mauny, avril 1959, p. 36.
87  R. Mauny, 1961, p. 123-124.
88  W. Filipowiak, 1966, 1968, 1969.
89  Un exemple pris au hasard : « Nous trouvons une description plus détaillée de la capitale du "Malel" chez Ibn Batouta au xive siècle, qui mentionne la rivière Sankarani (Sansara) », W. Filipowiak, 1968, p. 218.
90  Pour une analyse plus complète sur la façon d’écrire l’histoire à l’époque coloniale dont le livre de W. Filipowiak est à bien des égards une émanation tardive voir S. Dulucq, 2009 et B. Hirsch, 2005.
91  Mise au point par Willard Frank Libby (1908-1980), prix Nobel de chimie en 1960, la première datation au carbone 14 est réalisée en 1949. Elle prit rapidement, sous l'impulsion de la communauté des archéologues américains, une place incontournable dans les études archéologiques.
92  R. Mauny à W. Filipowiak, lettre du 25 mars 1969, F.-X. Fauvelle-Aymar, 2013, p. 343. C’est R. Mauny qui souligne.
93  W. Filipowiak à R. Mauny, lettre du 28 avril 1969, F.-X. Fauvelle-Aymar, 2013, p. 344.
94  Description rapportée par Ibn aldūn. Voir J. Cuoq, 1975, p. 347-348.
95  R. Mauny à W. Filipowiak, lettre du 23 mars 1981, F.-X. Fauvelle-Aymar, 2013, p. 354.
96  Un exemple, qui figure dans une revue polonaise faisant un compte rendu du livre de W. Filipowiak, illustre un des enjeux qui semblent apparaître, souvent en filigrane, dans les différentes publications relatives à ces fouilles : « Il serait inutile de souligner l’importance de cette problématique [retrouver la capitale du Mali] pour la cristallisation de la conscience nationale des pays qui, héritiers des traditions du Mali, n’ont pu recouvrer leur indépendance qu’il y a vingt ans (Mali, Guinée) », M. Konopka, 1985, p. 233.
97  Y. Person, 1981.
98  M.-C. De Graeve, 1983, p. 1-2.
99  M.-C. De Graeve, 1983, p. iii.
100  M.-C. De Graeve, 1983, p. 4.
101  C. Meillassoux, 1972.
102  J. Hunwick, 1973.
103  Il conviendrait aussi de signaler l’article de l’anthropologue marxiste Pierre-Philippe Rey qui s’interroge également sur l’itinéraire d'Ibn Baṭṭūa mais sans s’intéresser à la capitale du Mali. Son article est le dernier avatar de ce questionnement sur le chemin emprunté par le voyageur marocain (P.-P. Rey, 1998).
104  Al-ʿUmarī (texte), S. al-Munajjid, 1963.
105  N. Levtzion, J.F.P. Hopkins, 1981, entrée « al-ʿUmarī ».
106 Le yâ' (ي, le y) a en arabe un double statut, il est semi-consonne et semi-voyelle, on peut donc le transcrire en y ou en i long (î).
107  J. Hunwick, 1973, p. 198.
108  Voir R. et S.K. McIntosh dont les publications s’étalent de 1981 à 2005 ; J. Devisse, 1983 ; S. Nixon et al., 2011, K. MacDonald et al., 2011.
109  D. Conrad, 1994, p. 367.
110  T. Insoll, 2003, p. 320-322. Il est important de noter que les archéologues anglophones ne sont pas tous unanimes sur la question. Voir par exemple O. Atmore, 2003 (1re éd. 1981), qui fait le choix de Niani comme capitale. D. Conrad donne également quelques noms d’auteurs anglophones restés fidèles à Niani, D. Conrad, 1994, p. 355.
111  M. kaʿti, 1913, p. 66.
112  K.-L. Green, 1991, p. 127.
113  M. Kaʿti, 1913, p. 66.
114  K.-L. Green, 1991, p. 129-130.
115  N. Levtzion, 1973, p. 61-62 (réédité sans réécriture pour cette question en 1980).
116  Par les reconstructions généalogiques par exemple, avec la filiation à Bilali, premier muezzin de l'islam, qui était un esclave noir racheté et affranchi par Abu Bakr.
117  L'existence de Mansa Wali est attestée par le pèlerinage à La Mecque qu'il entreprit sous le règne de Baybar (1260-1277), alors souverain du Caire.
118  Conrad ne précise pas lesquels ni d'où ils sont originaires.
119  L'hypothèse de D. Conrad reprend une vieille idée de Charles Monteil (C. Monteil, 1929) mais aussi, selon R. Mauny, d’Yves Person à la fin des années 1960. Dans son Tableau géographique de l'Ouest africain au Moyen Âge, Mauny rapporte p. 123-124 : « Enfin tout récemment, Y. Person me disait que, d'après ses recoupements, Kri serait Kilikourou, entre Tabou et Naréna, et non le village du même nom près de Balangourou, et que la Dieliba primitive serait le village de ce nom sur la rive gauche du Niger, à 38 km en amont de Bamako. La capitale de Soundiata, selon lui, serait à Dakadiala, au confluent du Sankarani et du Niger, sur la rive droite. » Dans son article, Conrad établit un lien entre Dakadiala et « son » Dakajalan.
120  A. Ba Konaré, 1983.
121  J. Jansen, 2000, p. 141.
122  À ce sujet, voir Y. Person, 1981 ; M. Ly, 1981.
123  J. Bazin, 2004, p. 51.
124  K. MacDonald et al., 2011, p. 62.
125  R. Jr. Hunt Davis (dir.), 2005, p. 108. Si Niani n’est pas présentée comme la capitale dans la notice qui lui est consacrée, il faut signaler néanmoins certaines fautes factuelles importantes et une présentation pour le moins originale du site qui nous interroge sur l’origine de ces informations : Niani Key center of trade and business of the Mali empire. Niani was located near the confluence of the Niger and Sankarani rivers. It thrived in an area that was near the Bure gold mines and that also was good for farming. Rice, beans, yams, onions, grains, and cotton were among the commonly grown crops. The area was densely populated, having at least 100,000 inhabitants in the 14th century. Although Niani was a bustling commercial city during the rule of Sundiata (r. 1235–1255), it was during the later rule of Mansa Musa I (r. 1307–1332) that the city reached its pinnacle as a trading center for the entire western region of the Sudan. Scribes, judges, guild chiefs, and treasury officials managed their daily affairs in Niani, while gold, salt, and kola nuts were exchanged at the market. The Songhay raided Niani early in the 15th century and added the city to their expanding empire.
126  E. Cline (dir.), 2007, p. 62-64.
127  D.W. Phillipson, 1985.
128  D. Conrad, 2010 (1re éd. 2005), p. 57.
129  Voir par exemple son Recherches sur l’empire du Mali au Moyen Âge, 1962 (réédité en 1975).
130  P. Boilley, J.-P. Chrétien, 2010, p. 24.
131  Voir l’éditorial de B. Hirsch pour la revue Afriques. Débats, méthodes et terrains d’histoire, 2010.
132  R. Mauny, 1980, p. 265-266.
133  Voir l’éditorial de B. Hirsch pour la revue Afriques. Débats, méthodes et terrains d’histoire, 2010, notamment la partie sur la « désertification » de cette histoire.
134  Le compte rendu de R. Mauny était pourtant catégorique mais, quand il l’écrit, il est déjà retraité, absorbé par ses responsabilités en tant qu’historien de sa ville, Chinon, et ne suit plus l’histoire de l’Afrique que d’un œil lointain, bien que toujours avisé.
Table des illustrations
http://afriques.revues.org/docannexe/image/1098/img-1-small64.png

Titre
Carte du vieux Manding

Crédits
Hadrien Collet




Fichier
image/png, 101k

http://afriques.revues.org/docannexe/image/1098/img-2-small64.png



Titre
Représentation des différentes hypothèses pour l'emplacement de la capitale du Mali

Crédits
Hadrien Collet




Fichier
image/png, 796k

Pour citer cet article
Référence électronique
Hadrien Collet, « L’introuvable capitale du Mali. La question de la capitale dans l’historiographie du royaume médiéval du Mali », Afriques [En ligne], 04 | 2013, mis en ligne le 26 mai 2013, consulté le 06 août 2013. URL : http://afriques.revues.org/1098
Auteur
Doctorant, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre d’études des mondes africains (CEMAf)
Droits d'auteur
© Tous droits réservés
Navigation
Index
Thématiques
Éclectiques
La revue
Informations
Syndication
Lettres d'information



ISSN électronique 2108-6796
Lettre & alertes
Haut du formulaire


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire